jeudi 24 février 2011

On ne peut toutes les aimer



Il y a de ces villes, de ces endroits, qui s’avèrent plus difficiles à apprécier. Qui refusent de se laisser aimer au premier regard. Des endroits qui nous pèsent, sans trop qu’on sache précisément pourquoi. Des endroits qui aspirent toute notre énergie, qui usent toute notre patience, qui nous poussent dans nos plus bas retranchements. Qui tombent peut-être au mauvais moment. Qui se présentent à nous alors que nous n’y sommes aucunement préparés.

Hanoi.

Des klaxons incessants envahissant les tympans de tous bords, tous côtés. Des motocyclettes à perte de vue n’arrêtant jamais leur course frénétique. Oubliez feux rouges, trottoirs, priorité aux piétons. Des concepts inexistants, inconnus par les conducteurs. Traverser ici se fait très doucement, sans mouvement brusque. Afin de donner le temps aux motos de vous contourner. Il faut s’élancer dans le trafic, ne pas trop regarder, surtout ne pas penser. Sans trop qu’on sache comment, on se retrouve de l’autre côté de la rue. La première fois, on se pince pour réaliser qu’on est bien vivant. Et on recommence. Sans jamais réellement s’habituer.

Un air irrespirable parce que tellement pollué. Qui irrite les bronches dès le premier contact. On en vient à jalouser les locaux et leurs masques qui couvrent systématiquement leur visage. «Excusez-moi mademoiselle, vous n’en auriez pas un de trop sur vous? J’aime bien le style voyez-vous…». Non, elle n’a pas vu. Mes poumons en ont souffert, c’est peu dire.

Un ciel si gris qu’on en oublie les autres couleurs. Parfois, il a fait gris clair. Souvent gris triste. Ce que j’aurais donné pour un peu de blanc neige.

Une agressivité papable chez les vendeurs ambulants. «You buy!!» Et sinon quoi?! Des commerçants cherchant à vous soutirer le dernier dong qui traîne au fond de votre poche. Un climat de méfiance qui s’installe vicieusement, et gâche tout. On pense être capable de ne pas généraliser. Hélas.

Mais il faut l’excuser. Elle n’a pas que cela à faire, nous séduire. Elle est occupée à rouler, s’enrichir, se mondialiser. Se bâtir une personnalité. Elle n’a pas le temps de s’arrêter, il lui faut produire et vendre. Toujours plus, plus vite.

Pourtant, on n’a qu’à lever la tête pour découvrir des beautés architecturales datant de l’occupation française. On n’a qu’à s’armer de patience pour essayer de se faire comprendre et créer des contacts. J’en ai trop manqué. Si vous y allez, soyez-en avisés.

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